Fiat liber!


Je m'expose. Et questionne le livre. En tant qu'écrivain. Editeur aussi.
L'agir de l'écrire. L'agir du dire. L'agir d'éditer. L'agir de lire.
J'aime cette phrase finale dans un article reçu aujourd'hui, en lien avec l'exposition:
«Cette convocation avait évidemment pour objectif d’établir un lien entre ce livre et la sombre “affaire des caténaires”.»

"Etablir un lien"... là est le début de toute histoire, de toute fiction! Et pour moi "diction directe" n'est que ça: me placer en deça du sens, mais poser déjà tous les liens à venir, les poser sans les établir... et jouer avec la lecture, fournir les éléments de construction de la phrase, sans les ordonner, sans leur donner une forme préexistante, la mienne, finie, et pourtant être là déjàn au commencent, avant le verbe... être présent, là, dans le lieu d'exposition, lieu scénique s'il en est... laisser chacun libre dans cet espace-livre, livré, libre de faire son chemin de sens et le formuler comme il l'entend, là, en lui...

La polémique se poursuit et les frontières de la responsabilité du sens sont titillées:

"Les éditeurs affichent leur solidarité avec Eric Hazan.
Dans une tribune publiée dans l’édition du 21 avril du journal Le monde, 18 éditeurs et un libraire soutiennent le directeur de La Fabrique, auditionné le 9 avril par la sous-direction de l’antiterrorisme de la police judiciaire.
«Pour nous, l’édition est avant tout un espace de liberté.?La question n’est pas d’être d’accord ou non avec les thèses du “comité invisible”.?La question, c’est, très simplement, celle de la liberté d’expression, aujourd’hui gravement menacée en France par les représentants de son Etat, au nom d’une conception dévoyée de la lutte contre le terrorisme.» Dans une tribune publiée dans l’édition du Monde datée du 21 avril, 18 éditeurs et un libraire apportent leur soutien à Eric Hazan, entendu comme témoin par la sous-direction de l’antiterrorisme, le 9 avril, dans le cadre de l’enquête sur Julien Coupat.
Motif de cette convocation: le directeur de La Fabrique est l’éditeur de L’insurrection qui vient, signé du Comité invisible, et dont la police attribue la paternité à Julien Coupat, soupçonné d’être le leader d’un mouvement «d’ultragauche» et d’être à l’origine de dégradations contre des lignes de TGV.
Dans cette tribune intitulée «De l’affaire Coupat à l’affaire Hazan? Au nom de la luttre contre le “terrorisme”, la liberté d’expression est menacée», les signataires protestent contre l’audition d’Eric Hazan par l’antiterrorisme : «Cette convocation avait évidemment pour objectif d’établir un lien entre ce livre et la sombre “affaire des caténaires”.»

Rédigé par François Gèze (directeur des éditions La Découverte), le texte a été signé par Patrick Beaune (Champvallon), Laurent Beccaria (Les Arènes), David Benassayag (Le point du jour), Olivier Bétourné (Albin Michel), Teresa Cremisi (Flammarion), Bernard Coutaz et Frédéric Salbans (Harmonia Mundi), Gilles Haéri (Flammarion), Marion Hennebert (L’aube), Hugues Jallon (La Découverte), Joëlle Losfeld (éditions Joëlle Losfeld), Anne-Marie Métailié (Métailié), Françoise Nyssen (Actes Sud), Paul Otchakovsky-Laurens (P.O.L), Jean-Marie Ozanne (Folie d’encre), Yves Pagès (Verticales), Rémy Toulouse (Les prairies ordinaires), Michel Valensi (L’éclat).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire