"dimitri vazemsky circa 2009"
(flesh, bones, book & cagoule/coll. particulière)
photographié par remi vimont.
Cristallisation...
"...Nous avancions comme un bataillon de mécréants et de terroristes, nous étions des réprouvés, mais l’on sentait que « la révolution brûlait dans nos coeurs ». Non pas la révolution sociale de l’engagement sartrien, mais la transformation radicale des textes, qui sont le tissu de notre vie."
Alain Robbe-Grillet, « Nous étions des terroristes»,
Le Nouvel Obs, n° 1715, 18-24 septembre 1997, p. 48.
La citation est belle, juste à mes yeux, trainant sur les bas-côté d'une recherche sur les "chemins de l'écriture"... la citation était incipit, porte ouverte dans un chapître laissé sur la toile d'un ouvrage de christian millat... dont voici quelques pierres de touche:
"Jean Ricardou reprend à son compte la théorie de Barthes : les écrivants « considère[nt] le langage comme un moyen. Pour [eux], le langage sert à véhiculer un témoignage, une explication, un enseignement », alors que, pour les écrivains, «l’essentiel, c’est le langage même ».
"...obligé de chercher sans cesse son chemin, hésitant entre les différentes voies qui se présentent, l’écrivain va être conduit à une perpétuelle incertitude […]. Les significations qui se dégagent alors de son oeuvre (ou, en d’autres termes, les rapports qui vont s’établir au cours de cette recherche) seront floues, imprécises, vacillantes, sans cesse contestées et contestables […]." Claude Simon, « Pour qui donc Sartre écrit ? », L’Express, 28 mai 1964, p. 32.
Une citation du Grand Sartre: « Il importe peu que la littérature soit dite ou non “engagée” : elle l’est nécessairement… ».
( J'ai donc relu deux trois ouvrages de la collection Harlequin avec cette phrase en tête en peinant à trouver l'engagement de l'auteur... et puis, de toute façon... comme tout est politique! Il avait le don ce Sartre de réduire les choses... il importe peu que la littérature soit dite ou non engagée, si l'on a pas auparavant dit ce qu'est "la littérature"... )
"...il semble reformuler par là une idée qu’il exprime déjà dans Qu’est-ce que la littérature ?, où il écrit que « se taire ce n’est pas être muet, c’est refuser de parler, donc parler encore » (QL, 30). Autrement dit, l’engagement de l’écrivain résulterait moins d’un choix librement effectué que du fait que, comme tous les hommes, l’écrivain est embarqué dans la société.
Semblablement, Robbe-Grillet note : « Engagé, le romancier l’est, certes — mais il l’est de toute façon et ni plus ni moins que tous les autres hommes […] » (A. Robbe-Grillet, « La littérature poursuivie par la politique », p. 33).
Cette espèce de banalisation de l’engagement littéraire est à rapprocher de l’impuissance sociopolitique qui est rattachée à celui-ci : « […] [I]l n’y a pas de livre qui ait empêché un enfant de mourir […] », avoue amèrement Sartre. En écho, Robbe-Grillet constate : « La littérature n’a jamais résolu de problèmes politiques. Mais », ajoute-t-il, « par sa forme toute littérature fonctionne politiquement ». Ainsi, pour le Nouveau Romancier, ce n’est pas parce que l’écrivain n’écrit pas à des fins politiques que son texte est dépourvu d’effets politiques. En effet, celui-ci n’est pas sans faire réagir l’idéologie, ainsi que le relève Robbe-Grillet : « Ce sont en partie nos premiers romans qui ont amené les réflexions de Foucault sur l’homme […]. Nous étions comme en train de créer une nouvelle philosophie que nous ignorions nous-mêmes […]». Au surplus, l’efficacité du texte ne se limite pas à la sphère des idées ; elle touche également le réel :
« Notre parole ludique n’est pas faite pour nous protéger, pour nous mettre à l’abri du monde, mais au contraire pour nous mettre en question nous-mêmes et ce monde, et par conséquent le transformer […] ».
De son côté, Robbe-Grillet s’insurge contre le « narrateur omniscient, omniprésent », qui n’a plus sa place dans un monde où « la connaissance que nous avons de ce qui est en nous et de ce qui nous entoure […] a subi […] des bouleversements extraordinaires», où « un autre homme est en train de naître […], fait de fragments mobiles et dépareillés […], détails brisés de l’homme ancien et de l’ancien monde ». Dans le Nouveau Roman, « le texte ne peut être que la structure mouvante où s’affrontent ces incertitudes, ces contradictions et ces manques ». C’est pourquoi, si un tel texte produit du sens, il s’agit nécessairement d’un « sens pluriel, décentré, ambigu, fluctuant, mobile, contradictoire, toujours remis en question, toujours en train de se retourner contre soi-même ».
En effet, pour Robbe-Grillet, l’oeuvre littéraire « ne se “consomme” pas». Quant au lecteur, " loin de le négliger, l’auteur aujourd’hui proclame l’absolu besoin qu’il a de son concours, un concours actif, conscient, créateur. Ce qu’il lui demande, ce n’est plus de recevoir tout fait un monde achevé, plein, clos sur lui-même, c’est au contraire de participer à une création, d’inventer à son tour l’oeuvre — et le monde — et d’apprendre ainsi à inventer sa propre vie."
Pour JPS, comme chez Robbe-Grillet, le rôle innovateur du romancier explique la distance qui peut séparer celui-ci et son lecteur : « Le public aussi a un effort à faire pour comprendre l’écrivain qui, s’il doit renoncer à des obscurités de complaisance, ne peut pas toujours exprimer en clair ses obscurs pensers nouveaux».
Alain Robbe-Grillet, « Nous étions des terroristes»,
Le Nouvel Obs, n° 1715, 18-24 septembre 1997, p. 48.
La citation est belle, juste à mes yeux, trainant sur les bas-côté d'une recherche sur les "chemins de l'écriture"... la citation était incipit, porte ouverte dans un chapître laissé sur la toile d'un ouvrage de christian millat... dont voici quelques pierres de touche:
"Jean Ricardou reprend à son compte la théorie de Barthes : les écrivants « considère[nt] le langage comme un moyen. Pour [eux], le langage sert à véhiculer un témoignage, une explication, un enseignement », alors que, pour les écrivains, «l’essentiel, c’est le langage même ».
"...obligé de chercher sans cesse son chemin, hésitant entre les différentes voies qui se présentent, l’écrivain va être conduit à une perpétuelle incertitude […]. Les significations qui se dégagent alors de son oeuvre (ou, en d’autres termes, les rapports qui vont s’établir au cours de cette recherche) seront floues, imprécises, vacillantes, sans cesse contestées et contestables […]." Claude Simon, « Pour qui donc Sartre écrit ? », L’Express, 28 mai 1964, p. 32.
Une citation du Grand Sartre: « Il importe peu que la littérature soit dite ou non “engagée” : elle l’est nécessairement… ».
( J'ai donc relu deux trois ouvrages de la collection Harlequin avec cette phrase en tête en peinant à trouver l'engagement de l'auteur... et puis, de toute façon... comme tout est politique! Il avait le don ce Sartre de réduire les choses... il importe peu que la littérature soit dite ou non engagée, si l'on a pas auparavant dit ce qu'est "la littérature"... )
"...il semble reformuler par là une idée qu’il exprime déjà dans Qu’est-ce que la littérature ?, où il écrit que « se taire ce n’est pas être muet, c’est refuser de parler, donc parler encore » (QL, 30). Autrement dit, l’engagement de l’écrivain résulterait moins d’un choix librement effectué que du fait que, comme tous les hommes, l’écrivain est embarqué dans la société.
Semblablement, Robbe-Grillet note : « Engagé, le romancier l’est, certes — mais il l’est de toute façon et ni plus ni moins que tous les autres hommes […] » (A. Robbe-Grillet, « La littérature poursuivie par la politique », p. 33).
Cette espèce de banalisation de l’engagement littéraire est à rapprocher de l’impuissance sociopolitique qui est rattachée à celui-ci : « […] [I]l n’y a pas de livre qui ait empêché un enfant de mourir […] », avoue amèrement Sartre. En écho, Robbe-Grillet constate : « La littérature n’a jamais résolu de problèmes politiques. Mais », ajoute-t-il, « par sa forme toute littérature fonctionne politiquement ». Ainsi, pour le Nouveau Romancier, ce n’est pas parce que l’écrivain n’écrit pas à des fins politiques que son texte est dépourvu d’effets politiques. En effet, celui-ci n’est pas sans faire réagir l’idéologie, ainsi que le relève Robbe-Grillet : « Ce sont en partie nos premiers romans qui ont amené les réflexions de Foucault sur l’homme […]. Nous étions comme en train de créer une nouvelle philosophie que nous ignorions nous-mêmes […]». Au surplus, l’efficacité du texte ne se limite pas à la sphère des idées ; elle touche également le réel :
« Notre parole ludique n’est pas faite pour nous protéger, pour nous mettre à l’abri du monde, mais au contraire pour nous mettre en question nous-mêmes et ce monde, et par conséquent le transformer […] ».
De son côté, Robbe-Grillet s’insurge contre le « narrateur omniscient, omniprésent », qui n’a plus sa place dans un monde où « la connaissance que nous avons de ce qui est en nous et de ce qui nous entoure […] a subi […] des bouleversements extraordinaires», où « un autre homme est en train de naître […], fait de fragments mobiles et dépareillés […], détails brisés de l’homme ancien et de l’ancien monde ». Dans le Nouveau Roman, « le texte ne peut être que la structure mouvante où s’affrontent ces incertitudes, ces contradictions et ces manques ». C’est pourquoi, si un tel texte produit du sens, il s’agit nécessairement d’un « sens pluriel, décentré, ambigu, fluctuant, mobile, contradictoire, toujours remis en question, toujours en train de se retourner contre soi-même ».
En effet, pour Robbe-Grillet, l’oeuvre littéraire « ne se “consomme” pas». Quant au lecteur, " loin de le négliger, l’auteur aujourd’hui proclame l’absolu besoin qu’il a de son concours, un concours actif, conscient, créateur. Ce qu’il lui demande, ce n’est plus de recevoir tout fait un monde achevé, plein, clos sur lui-même, c’est au contraire de participer à une création, d’inventer à son tour l’oeuvre — et le monde — et d’apprendre ainsi à inventer sa propre vie."
Pour JPS, comme chez Robbe-Grillet, le rôle innovateur du romancier explique la distance qui peut séparer celui-ci et son lecteur : « Le public aussi a un effort à faire pour comprendre l’écrivain qui, s’il doit renoncer à des obscurités de complaisance, ne peut pas toujours exprimer en clair ses obscurs pensers nouveaux».
Derrière le rideau...
Ma mère m’a dit : « y’a une lettre pour toi ».
Timbre et cachet de la poste faisant foi.
Destination : Moi.
Moi sous un autre nom.
Origine : Tchéquie.
Destination : Moi.
Moi sous un autre nom.
Mon vrai nom. Avant.
Celui que plus personne ne connaît.
Effacé par un pseudonyme.
Et une identité moins anonyme.
Mon vrai nom.
Avant.
Suis connu désormais, sous un autre
nom
Identité usurpée. Construite.
Un personnage au nom du quartier.
Se fondre dans le lieu, habité.
Nom d’artiste. D’emprunt.
Nouvelle identité.
Reconnue.
Une lettre de tchéquie, reçue,
à mon ancien nom.
Je l’ouvre, déchire l’enveloppe,
Une invitation.
Un retour.
Ils m’ont retrouvé.
Le rappel.
Il faut y aller.
Je finissais à l’époque une installation
Nom de code posé : « diction directe »
Un atelier clandestin de typographe urbain
Et des commandos poétiques,
De noir vêtus, portant cagoules
Et lettres rouges sur le dos
S’échappant en ville, courrant les rues
Pour y inscrire des mots
Il faut y aller.
Retourner.
Tous seront là.
Un par pays.
Ils ont remonté la piste slovène.
M’ont retrouvé.
Ma mère m’a dit : « Y’a une lettre pour toi »
Timbre et cachet de la poste faisant foi.
Une invitation. Un ordre, déguisé.
Confirmation.
J’y serai.
Avion. Brno. Via Londres.
Attente.
Brno airport. A message.
« Take a taxi. It’s around 300 (we refund). Go to Zelny trh 9, a brno theatre. The man is called Ondra, he knows. You will be staying here. Pavel.»
Attente. Un jour. Une nuit. Autre message. Pavel :
« Are you ok ? I am in valtice. Preparing festival. Don’t you feel alone ? In this moment you are the only one of the poets in Brno. Some of the others sraying in Prague now. After tomorrow you can join José Almeida, Kristine Olsson and two others. Join them to tavel to valtice on train. I let you know. Pavel. »
Autre nuit. Autre jour. Le vibreur du cellulaire me sort de ma torpeur.
« Tomorrow at 2.30 PM in front of the Grant Hotel, there is a bus station, so be there. Roland Acsai will come from Budapest. Then we altogether by car to Valtice. We will solve laundry problem in Valtice. Pavel »
Demain. Le groupe se constitue.
Grant hotel. 14h30.
Un par un ils sont venus.
Par leurs moyens. Train. Bus. Air.
Neringa Abrutytë, Lithuanie; Roland Acsai, Hongrie; Joan-Elies Adell, Catalogne; José Antonio Almeida, Portugal; Stanska Hrastelj, Slovénie;Manfred Chobot, Autriche; Doris Kareva, Estonie;Dimitar Kenarov, Bulgarie; Jane Kirwan, Angleterre;Dimitris Kraniotis, Grèce; Jàn Litvàk, Slovaquie;Paul Maddern, Ireland; Colette Mart, Luxembourg; Immanuel Misfud, Malte; Els Moors, Belgique; Nora Nadjarian, Chypre;Eva Kristina Olsson, Suède ;Hermann Jan Ooster, Allemagne: Ilja Leonard Pfeiffer, Hollande; Denisa Mirena Pisçu, Roumanie; Edvins Rups, Lithuanie; Morten Sondergaard, Danemark; Michel Tabaszynski, Pologne; Bogdan Trojak, République Tchèque; Johanna Venho, Finlande; Lello Vocce, Italie;
26+moi
Et chacun donnera, lors d'une représentation publique, dans un langage qui lui est propre, la matière qu'il a engrangé dans chaque pays, sous couvert d'une culture, sous une autre identité, caché sous le masque d'un littérateur, de poète... il donnera en vers, libres ou pas, les codes d'accès à des places fermées, des lieux hautement stratégiques, habituellement clos, tu... des lieux intérieurs, en chacun de nous, selon les méthodes, des lieux qui ouvrent sur d'autres horizons que ceux prônés par le pouvoir en place... à moins que le poème ne soit qu'un alibi, pour dans de fins alexandrins, dissimuler les codes d'accès d'une une centrale nucléaire, la position d'une base marine secrète, le point faible d'un for intérieur.
La révolution sera… poétique.
Ou ne sera pas.
Tous les moyens lexicaux sont bons. Nous devons travailler l’informelle matière pour lui donner ses lettres de noblesse, s’enfoncer dans le vague de nos songes pour ouvrir les chemins nouveaux qui libéreront l’être humain du joug du langage.
Mes frères et sœurs, la révolution sera poétique.
Ou ne sera pas.
A chacun sa voix!
Quitter la masse par la porte étroite!
(Le lecteur et l'auteur se demandent tous les deux si cette "porte étroite" est une référence directe à André Gide? Peut-on voir là, une trace, une ouverture laissée entrouverte vers un autre monde, celui du Roman éponyme de Gide? Faut-il y voir un rapport avec "Les Faux-monnayeurs" du même auteur, du rapport entre un livre et du papier monnaie, de la valeur d'un texte? Et quid des "caves du Vatican" quand on sait que le retour de Tchèquie coïncide avec la venue du pape à Brno? (Voir autre poème de Dimitri Vazemsky sur le sujet)
Diction directe: commando du 1er avril 2009
Enfin retrouvée! Voici la vidéo du commando du premier avril, un crash de disque dur nous avait fait craindre le pire.
Cet instant était-il perdu à jamais?...
C'était sans compter sur les archives des Renseignements Généreux, une nouvelle boite privée qui sauvegarde régulièrement vos fichiers en cas de problème. Merci à eux!
groupe du 3 mai...
Je rattrape le retard.
La représentation de l'action est chronophage.
Mais nécessaire.
La première phase d'écriture de cette action était sous contrainte.
Un photographe, travaillant pour l'Europe, avait détourné l'action en annonçant son intention et sa fonction.
Un autre monsieur a regardé toute la scéance d'écriture, en prenant soin de ne pas apparaitre sur les photos...
Distant, observateur... Il n'a laissé aucun renseignement généreux sur sa personne.
Les commandos débutaient toujours par un flottement. Une indécision. Et le refus de jouer le rôle de chef. Le groupe devant de lui-même se former, à voix égales, dans l'instant même de l'action et de son évolution. Un "être-là". Pour un "agir ensemble".
Cette photo là fut prise par un ancien membre du commando du 1er avril.
Très peu de photos des actions furent prises par moi, on ne peut être pleinement dans l'action et dans la trace...
autre liens...
La cagoule est un pré-texte. Occulter pour parler d'autre chose. Un déplacement.
Sur la table, dans l'atelier, un livre ouvert. Pléiade de Mallarmé.
Ouvert sur une page de "Jamais un coup de dés n'abolira le Hasard"
Sur le mur, une question posée sur un post-it:
"L'écrivain est il, par essence, mal armé?"
Et, dans le fouillis du bureau, un portrtait de Stéphane Mallarmé.
Le Dymo, posé près des Lettres de Mon Moulin, rejoignaient ce courant de pensée. Avec sa forme de flinguot, il est ce qui ressemble le plus à une arme de lettré. N'empêche qu'il ne tire pas de plomb. Aucun risque de casse.
L'homme de lettre est mal armé.
Mallarmé lui est le premier à éclater l'espace de la page et à écrire par delà l'abyme de la tranche, le mur du milieu est tombé. Le premier "terroriste" à exploser l'espace du livre.
Ci-dessous un blind test. L'auteur de l'oeuvre à retrouver. L'oeuvre date de 1969. Belgitude transpirante... Ce n'est pas du Peter Downsborough. Celui qui trouve gagne un livre.
En tout cas, là aussi, l'occultation déplace le point de vue pour mettre en valeur autre chose.
Et si...
Je me souviens d'un tag encore visible sur une persienne blanche (une couche seulement par la brigade anti-tag laisse les lettres rouges transparaitre).
Je me souviens de ce tag "On se souvient".
Je l'ai dessiné dans mon carnet collectant les "marques" laissés sur les murs du quartiers. Celui-ci n'est pas un tag/signature. Il est lié au lieu. Quelqu'un qui se souvient, d'une chose. Là. A cet endroit précis. Et qui n'est plus.
Un vieux monsieur, croisé hier, après le bonjour habituel m'a dit... "Tiens au fait je l'ai retrouvé l'article..."
On en avait parlé une fois. Et lui avait fouillé ses archives pour me retrouver cet article de la Voix du Nord.
Le dessin de la persienne taguée était présent dans l'expo à Moulins, au milieu d'une affiche en 8 parties avec toutes les anciennes enseignes du quartier réalisé sur l'offset de Jean Jacques.
La persienne dessinée était pour moi un point de départ d'une ligne de sens s'étirant à travers l'atelier clandestin.
L'exposition est juste finie, démonté, des caisses encore trainent dans le coulor et je n'ai ces informations que maintenant, un peu trop tard.
Et pourtant, aisément, cet article je le place dans les "éléments fondateurs" de Diction Directe. A coté de Gainsbourg/Moulins, l'exposition précédant la mienne et qui occupait le lieu quand je l'ai visité pour imaginer ma propre exposition à lier soit avec Berlin, soit avec Istanbul. Très vite le lien se fait: Berlin. Et l'option cagoulée. Gainsbourg, le clan, le clan des cagoules, let's baby be cool... "Aux armes et caetera..." et sans également ce lien, qu'est ce qui, dans mon quotidien relie à Wazemmes à Berlin... réponse: ce tag, croisé tous les jours.
J'ai également, par jeu, très vite reproduit une toponymie personelle: quand je partais en vélo de Wazemmes vers Moulins, j'allais travailler à l'Est, le soir je rentrais à l'Ouest. Le Mur étant pour moi le Boulevard Victor Hugo. Signifiante tranchée. Bouche d'ombre.
je me suis souvent demandé qui avait pu sortir, un soir, une bombe rouge à la main et écrire ces quelques mots, comme écrit à ceux qui savent, ceux qui savaient : "on se souvient"
Pas de message.
Pas de signatures.
Rien de politique. Juste ça:
"On se souvient"
Une variante du "Remember me!". D'autres fantômes.
"On".
Qui "On"?
Des amis. Des Camarades?
Je viens d'apprendre une chose. Via internet.
Que ce couple de retraité vient d'être à nouveau incarcéré, en 2007, à Fresnes. Ils furent donc, à un moment, libérés.
Le tag n'a plus la même valeur pour moi. Les mots restent les mêmes mais le sens autour vient de changer:
"On se souvient"
Maintenant je les vois, un soir, la bombe à la main.
Revenir ici. Sur leur lieu de vie.
Et écrire ces mots.
Sur la persienne.
Lui et elle.
"On"
Je viens de retrouver une photo prise dans l'expo de l'affiche portant le dessin de la persienne taguée. Le sens également vient de se modifier. De par ces contenus nouveaux qui s'y immisce. De par le cadrage de la photo également. (Et cette question du moment du déclic, de la capture d'image, d'un sens attrapé dans la composition même de l'image, dans cet instant photographique de saississement... "CLIC", pourquoi ce cadre là l'a-t-il emporté sur les autres?).
Le sens vient de changer et les éléments se chargent, individuellement, et communiquent. Le tampon des mariés en habit datés vient d'être baptisé, lui, Werner Rapaport... elle, Lina Lange... "On..."
Le "Z" griffoné au dessus: une des lettres de "wazemmes", ( il y a une lettre par affiche, et les affiches réunies reconstituent le mot complet), ce "Z" fait maintenant écho avec le "z" des "RZ", abbréviation de "Revolutionare Zellen" (Cellules Révolutionnaires).
Et par un léger glissement ce "Z" se charge instantanément d'un autre "Z". Celui de Costa-Gravas.
Et dans un deuxième temps, un baton est placé dans cette ouverture:
"c'est la cristallisAAAAtion.... comme dit Stendhal":
"Z"
Deux Oscars en 70. Année de naissance. Bain culturel. Je n'ai aucun souvenir du film. L'ai-je vu? Il serait temps de le revoir. (Avec une vision formatée par cette série sémantique croisée). En grec, « Ζ » (zêta) peut se lire comme l'initiale de « ζει / zi », qui signifie « il vit » ou « il est vivant ». C'était la lettre que les opposants inscrivaient sur les murs pour protester contre l'assassinat du député. Tag; "On se souvient". Pratique commune. Marquer l'Espace d'une Histoire (cf "Vols de flamands roses" 1998).
Au tout début du film on peut lire : « Toute ressemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n'est pas le fait du hasard. Elle est VOLONTAIRE ». La fiction comme interrogation du réel. Mise côte à côte. VOLONTAIREMENT.
La musique de ce film a été composée par le compositeur grec Mikis Theodorakis. En réponse à Costa-Gavras, qui lui fit demander durant sa détention pendant la dictature des colonels, d'écrire la musique de son film, il lui fit passer ce mot : « Prends ce que tu veux dans mon œuvre. ».
Musique non originale : Psyche Rock, co-écrit par Pierre Henry et Michel Colombier pour Maurice Bejart et son ballet Messe pour le Temps Présent.
Les bandes magnétiques exposées dans l'exposition sur le vieux magnétophone à bandes sont celles écoutées durant mon enfance, je n'ai de souvenir précis que de la messe du temps présent de Pierre Henry, passant en boucle.
Je dois aussi avoir quelque part le 45 tours de "Z". Un classique sur braderie.
Wikipédia est formel:
"Nous sommes à la fin des années 1960, grande époque des films politiques où l’on dénonce le totalitarisme sous toutes ses formes. On considère alors que tous les rouages de l’appareil régnant sont corrompus de haut en bas, du plus riche au plus pauvre... Malgré la normalisation finale du récit, Z reste le symbole de la déstabilisation que l’on peut faire subir à un ordre établi mais contesté."
Ordre établi. Celui du sens. Commun. Doxa.
Chemins de traverses dans la création du sens. Chemin détourné. Pas de sens direct. Idéologie des liens préconstruits tout de suite évoqués et primant dans l'association et la création du sens. Les sens directs et communs impliquent une certaine idée de l'oeillère. Le jeu, celui d'un certain décallage, refusant les chemins de l'éfficacité première de l'image associée, est celui de l'anamorphose. Du pas de coté. Havre des pas.
Et d'un temps pris. Attentif.
Pour voir autrement.
Un autre lien se fait par l'association de deux images, tirées chacune d'un film de Costa-Gravas, et réunies sur la même Vidéo Cassette:
"A"
Présent dans l'expo. La lettre écarlate. Hawthorne.
"Z"
Game over pour aujourd'hui. Je cherche ces tourbillons de sens. Le moment où la trappe cède sous les pieds pour une floraison de connexions. Produisant une expansion. Comme une justification. Du sens.
Et par là-même, un lien au monde.
A l'image d'une anémone ouvrant ses branchies pour filtrer le plancton, puis se refermant...
Ou d'une balane, incrustée sur le rocher, à marée haute immergée. Un temps.
Coquille, centrale immobile. Cratère minéral d'où éruptent les cirres. Filtrant les organismes en suspension.
En aucun cas prédateurs. Le nom est "suspensivore". Se nourrissant par filtration du monde qui les entoure.
A marrée haute. Altitude zéro.
La fixité se nourrit de la vague, la filtre pour augmenter ses concrétions calcaires. Sa coquille. Sa carapace.
Niveau zéro de l'écriture. Le suspensivore se nourrit d'une intuition, d'un sentiment attrapé dans l'autour que quelquechose est en train de se passer. Et va vers sa résolution. L'immanence d'un certain suspens.
à suivre...
L'entre scène...
Aujourd'hui, jour de printemps tardif, soleil occulté par des nuages, vents froids, on est dans le printemps nominativement mais le froid est d'une autre saison, cela joue-t-il sur mes pensées?
Je repense à l'exposition (qui jamais ne se clôture avec la fin programmée, et débute toujours bien avant le vernsissage ou même l'installation...) Ce lieu de discours est étrange avec sa part d'occultation ( le clan des cagoules, le parti pris d'occulter l'individu pour dire une chose le dépassant...) mais une fois dans l'atelier (présenté comme "clandestin") là je m'y expose.
A moitié.
Doucement.
Posant des signes.
Jouant avec des indices, qui un à un, ouvre un chemin vers une grille.
De lecture.
Entre diction et action. L'action est effective mais séjourne néanmoins dans la réprésentation. Vidéo #1 (Pré-test): un groupe armé de lettres se prépare à l'action, agissent pour au final écrire "Boum". L'action est effectuée. Mais le résultat n'est pas une explosion. Pas réelle. Mais son image.
J'aime à penser que le lieu touché, à travers cette action, est purement un lieu d'EXPOSITION. Je m'expose. Je m'y expose. Simplement parce que je m'y représente, sans intervenir sur le réél vraiment (les éléments posés restent en place et ne sont en aucun cas modifiés après l'action, à la différence du Tag ou Graff je récupère les lettres après... aucune trace d'intervention liée au passage dans le réel, pas de papiers de bonbons laissés, salle d'expo vidée, espace vierge rendu...), seul des carnets se sont chargés de ce passage, des carnets et des mémoires.
Je ne suis plus dans un rapport direct à "l'autre scène", travaillant plutôt "l'entre-scènes", qui quoi qu'il en est reste dans tous les cas une "autre" scène. Mais moins localisée. Moins externalisée. Pas de tableau. Pas d'image. Pas de planches de théâtre... Je ne pose pas un leiu en bout de piste (ça ce serait "l'autre scène") mais le mouvement entre un point et un autre. C'est ce mouvement qui devient "spectacle". Je travaille non pas sur la présentation d'"objets", mais sur l'espace entre chacun et son chargement de sens invisibles, lisibles, invus, obvies ou obtus.
Deux fantomes viennent d'émerger sur les remparts de ma pensée... "Remember me!"
L'un s'est fait renversé par une camionette de blanchisseur.
L'autre a fait le saut dans le vide. Et par ce biais aussi, l'a exposé.
La cagoule représente l'occultation pour une intervention dans l'espace public, temps limité, actions réglementées, mots réduits: on est dans le peu, dans une communication visant la compréhension immédiate (publicité avec un référent clair et commun). Obligation de se réduire.
Se réduire: premier pas dans la fiction de soi.
Toute écriture débute avec une paire de ciseaux.
Cut-up.
Cut up yourself.
L'atelier est un premier pas vers l'intime, à travers les traces laissées de l'action préparée, là visibles sur le bureau, les éléments sont là, épars, le travail d'ecriture est lointain puisque la narration n'est pas inscrite, linéairement dans l'espace, les liens entre chaque objet sont à reconstruire par le lecteur. Je n'ai rien écrit. Juste positionner les éléments. Théorie des particules.
Le lecteur agglomère les particules. Vise la molécule. L'orbite des électrons agités par l'esprit du lecteur rencontre d'autres champs d'électrons proches par le sens, pas obligatoirement l'espace: un molécule composée de ces éléments à énérgie commune est fabriquée.
L'antichambre derrière l'atelier (l'arrière cuisine) avec la biographie, des éléments choisis de la vie de l'auteur, fournissent la matière à la construction d'un personnage. Biaisé. Ici l'optique biographique est celle d'une relecture de ma propre vie avec l'oeil avisé d'un lecteur à la recherche de renseignements généreux, une grille de lecture tronqué: le but étant de trouver dans mon passé tout ce qui pourrait "faire preuve". Une photo de moi au Kurdistan avec la kalashnikov. Un sac de berger crétois exposé, présent sur la phot, preuve matérielle en ma possession justifiant l'image. Vieux pochoirs. Un article de Nord Eclair sur l'attentat poétique du 11 septembre 2003 me décrivant comme une "sorte de Ben Laden Local". 2 ans en Irlande, dans le Connémara, près des camps d'entrainement de l'IRA... Une photo de moi jeune avec le portrait de Mao derrière moi (environnement familial comme justification) plus une cassette d'un tribunal populaire des houillères en 70 où mon grand-père à côté de Jean Paul Sartre intervient à la tribune pour témoigner de sa silicose.
Un dessin de moi, exécuté à 6 ans (le dessin, pas moi), représentant un homme masqué portant un baton de dynamite. Tout est là déjà. Les cagoules. Le "boum". Comme pour justifier les lois de pistage dès la maternelle.
Et donner un tour d'écrou supplmémentaire: sur la ceinture du personnage on lit un "Z".
"Z" comme "zorro".
Plus haut un dessin de Robin des bois, et le Roi Jean, des sacs d'or pleins les mains. Le Roi Jean comme représentant du Monde de la Finance. Robin des bois, la personification de la justice sociale.
"Remember me!"
"Something is rotten in the state of Denmark"
Là je suis dans l'autre scène, celle d'Elseneur.
Remonter à la source. Zorro. Robin. Figures littéraires pemettant la reconaissance des penchants. La littérature comme petit pont vers le réél. Ingérence. "Les aventures de Robin des Bois" au même titre que "L'insurection qui vient" est une "autre scène" agissant comme un espace d'expositon ET de construction de l'individu. Dessiner Robin des bois ou Zorro a 6 ans, c'est s'exposer. Nous sommes là, bien entendu, en présence d'un enfant aux penchants "ultra-gauchiste-anarcho-autonome".
Stigmatisation.
(Reduction entamée. Création littéraire d'un personnage. D'un groupe homogène. Un entité réduite par un signe de reconnaissance: la plaie. Les marques. )
Quand commence-t-on à stigmatiser, quand s'applique la pratique de la réduction, la fermeture de toute ouverture, la chose réduite est réduite, ne reste pas ouverte, un blocage empêche la suite de la construction...
Le cartel au bas du tableau venait subitement de clore ma perception sensible du tableau, j'avais le nom du peinture. la référence. J'avais...
La main mise.
Midas.
Je repense à l'exposition (qui jamais ne se clôture avec la fin programmée, et débute toujours bien avant le vernsissage ou même l'installation...) Ce lieu de discours est étrange avec sa part d'occultation ( le clan des cagoules, le parti pris d'occulter l'individu pour dire une chose le dépassant...) mais une fois dans l'atelier (présenté comme "clandestin") là je m'y expose.
A moitié.
Doucement.
Posant des signes.
Jouant avec des indices, qui un à un, ouvre un chemin vers une grille.
De lecture.
Entre diction et action. L'action est effective mais séjourne néanmoins dans la réprésentation. Vidéo #1 (Pré-test): un groupe armé de lettres se prépare à l'action, agissent pour au final écrire "Boum". L'action est effectuée. Mais le résultat n'est pas une explosion. Pas réelle. Mais son image.
J'aime à penser que le lieu touché, à travers cette action, est purement un lieu d'EXPOSITION. Je m'expose. Je m'y expose. Simplement parce que je m'y représente, sans intervenir sur le réél vraiment (les éléments posés restent en place et ne sont en aucun cas modifiés après l'action, à la différence du Tag ou Graff je récupère les lettres après... aucune trace d'intervention liée au passage dans le réel, pas de papiers de bonbons laissés, salle d'expo vidée, espace vierge rendu...), seul des carnets se sont chargés de ce passage, des carnets et des mémoires.
Je ne suis plus dans un rapport direct à "l'autre scène", travaillant plutôt "l'entre-scènes", qui quoi qu'il en est reste dans tous les cas une "autre" scène. Mais moins localisée. Moins externalisée. Pas de tableau. Pas d'image. Pas de planches de théâtre... Je ne pose pas un leiu en bout de piste (ça ce serait "l'autre scène") mais le mouvement entre un point et un autre. C'est ce mouvement qui devient "spectacle". Je travaille non pas sur la présentation d'"objets", mais sur l'espace entre chacun et son chargement de sens invisibles, lisibles, invus, obvies ou obtus.
Deux fantomes viennent d'émerger sur les remparts de ma pensée... "Remember me!"
L'un s'est fait renversé par une camionette de blanchisseur.
L'autre a fait le saut dans le vide. Et par ce biais aussi, l'a exposé.
La cagoule représente l'occultation pour une intervention dans l'espace public, temps limité, actions réglementées, mots réduits: on est dans le peu, dans une communication visant la compréhension immédiate (publicité avec un référent clair et commun). Obligation de se réduire.
Se réduire: premier pas dans la fiction de soi.
Toute écriture débute avec une paire de ciseaux.
Cut-up.
Cut up yourself.
L'atelier est un premier pas vers l'intime, à travers les traces laissées de l'action préparée, là visibles sur le bureau, les éléments sont là, épars, le travail d'ecriture est lointain puisque la narration n'est pas inscrite, linéairement dans l'espace, les liens entre chaque objet sont à reconstruire par le lecteur. Je n'ai rien écrit. Juste positionner les éléments. Théorie des particules.
Le lecteur agglomère les particules. Vise la molécule. L'orbite des électrons agités par l'esprit du lecteur rencontre d'autres champs d'électrons proches par le sens, pas obligatoirement l'espace: un molécule composée de ces éléments à énérgie commune est fabriquée.
L'antichambre derrière l'atelier (l'arrière cuisine) avec la biographie, des éléments choisis de la vie de l'auteur, fournissent la matière à la construction d'un personnage. Biaisé. Ici l'optique biographique est celle d'une relecture de ma propre vie avec l'oeil avisé d'un lecteur à la recherche de renseignements généreux, une grille de lecture tronqué: le but étant de trouver dans mon passé tout ce qui pourrait "faire preuve". Une photo de moi au Kurdistan avec la kalashnikov. Un sac de berger crétois exposé, présent sur la phot, preuve matérielle en ma possession justifiant l'image. Vieux pochoirs. Un article de Nord Eclair sur l'attentat poétique du 11 septembre 2003 me décrivant comme une "sorte de Ben Laden Local". 2 ans en Irlande, dans le Connémara, près des camps d'entrainement de l'IRA... Une photo de moi jeune avec le portrait de Mao derrière moi (environnement familial comme justification) plus une cassette d'un tribunal populaire des houillères en 70 où mon grand-père à côté de Jean Paul Sartre intervient à la tribune pour témoigner de sa silicose.
Un dessin de moi, exécuté à 6 ans (le dessin, pas moi), représentant un homme masqué portant un baton de dynamite. Tout est là déjà. Les cagoules. Le "boum". Comme pour justifier les lois de pistage dès la maternelle.
Et donner un tour d'écrou supplmémentaire: sur la ceinture du personnage on lit un "Z".
"Z" comme "zorro".
Plus haut un dessin de Robin des bois, et le Roi Jean, des sacs d'or pleins les mains. Le Roi Jean comme représentant du Monde de la Finance. Robin des bois, la personification de la justice sociale.
"Remember me!"
"Something is rotten in the state of Denmark"
Là je suis dans l'autre scène, celle d'Elseneur.
Remonter à la source. Zorro. Robin. Figures littéraires pemettant la reconaissance des penchants. La littérature comme petit pont vers le réél. Ingérence. "Les aventures de Robin des Bois" au même titre que "L'insurection qui vient" est une "autre scène" agissant comme un espace d'expositon ET de construction de l'individu. Dessiner Robin des bois ou Zorro a 6 ans, c'est s'exposer. Nous sommes là, bien entendu, en présence d'un enfant aux penchants "ultra-gauchiste-anarcho-autonome".
Stigmatisation.
(Reduction entamée. Création littéraire d'un personnage. D'un groupe homogène. Un entité réduite par un signe de reconnaissance: la plaie. Les marques. )
Quand commence-t-on à stigmatiser, quand s'applique la pratique de la réduction, la fermeture de toute ouverture, la chose réduite est réduite, ne reste pas ouverte, un blocage empêche la suite de la construction...
Le cartel au bas du tableau venait subitement de clore ma perception sensible du tableau, j'avais le nom du peinture. la référence. J'avais...
La main mise.
Midas.
Economie domestique.
Je faisais ma lessive hebdomadaire de cagoules, laissant mon esprit vaquer à sa propre économie domestique. Un mode de veille attentive.
Des choses me gênent dans ce qui se passe. Dans la façon de voir, de présenter les choses. Mon esprit est occupé non plus à être, simplement, mais à réagir. Contre. Ou des fois pour.
Selon l'endroit.
L'anamorphose.
Je travaille en ce moment sur la récolte de souvenir de mai 68 à Lille, j'aime les histoires d'infiltrations de groupes par d'autres, les manipulations de l'opinion, le spectaculaire occultant le quotidien, une voiture brûlée cachant de sa fumée les problêmes posés... "Avec l'interdiction d'être masqué, on verra enfin, à visage découvert, les types des renseignements généraux retourner les voitures, histoire de durcir l'image du conflit et faire basculer la majorité silencieuse dans un rejet de la violence executé par les grévistes.."
Le problême de la cagoule interroge tout un pan de faits, d'idées, d'opinions. Pour moi il est à la base même d'une réflexion poussée, à pousser, sur l'apparence, le paraitre, la représentation du mal, la stigmatisation d'un mal clairement reconnaissable et un retour à un monde clair. Un ruisseau clair où d'un côté coule Le Bien, de l'autre, le Mal.
Deux axes.
Et le spectacle de sa lutte.
En étendant sur le fil à linge les cagoules, mon esprit continuait à fonctionner, je revenais au texte, au code... "Tout participant à une manifestation publique, en dissimulant volontairement son visage dans le but de ne pas être identifié, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de 5ème classe : 1.500 euros. En cas de récidive dans un délai d'un an, l'amende peut être portée à 3.000 euros". Michèle Alliot-Marie, qui, après avoir exprimé son intention d’interdire les cagoules, avait lâché : "Ceux qui manifestent pour leurs idées ne dissimulent pas leurs visages"...
D'où l'existence de l'isoloir.
Porter un masque contre la grippe porcine est-il un signe que la personne se protégeant est une activiste écologique?
Une manifestation de femmes voilées devient, de fait, interdite?
Le carnaval de Dunkerque sera-t-il une manne financière pour les forces de l'ordre?
Appeler une société "Le ruisseau clair" est-il un masque? (mais nous quittons là la sphère de la "manifestation publique"...)
Sphère dans laquelle je tombe lorsque, dans le cadre de l'exposition, des sorties sont organisées cagoulées. Je suis dans une manifestation culturelle publique...
Autre chose, l'emploi fréquent de lacrymogènes lors des manifestations, transforme aisément un passant remontant son cache-nez en "un participant dissimulant volontairement son visage dans le but de ne pas être identifié".
La porte est ouverte.
A n'importe quoi.
Et on referme rarement les portes ouvertes.
La barbe, non?
Fort heureusement, grace aux photos prises par les médias des "casseurs" désormais non cagoulés, ceux-ci pourront payer l'amende grace au droit à l'image, facilement obtenable si la photo est prise dans une situation dite "préjudiciable".
A moins que la presse ne rajoute un bandeau d'anonymat sur le visage des troubles faits.
J'essayais en vain de cerner une réponse qui à chaque fois m'échappait, saisir et me positioner c'était le réduire. Le reduire à une image, un point de vue. C'était comme reduire un type en cagoule, je ne pouvais pas, il y a de la nuance dans la cagoule, et pour moi ça allait du commandant Marcos se protégeant de la grippe porcine mexicaine en passant par les cagoulés blanc du KKK, ou alors le GIGN.
Et Fantômas.
Oh mais là on entre dans la Fiction.
Rien à voir avec le Réel.
Des choses me gênent dans ce qui se passe. Dans la façon de voir, de présenter les choses. Mon esprit est occupé non plus à être, simplement, mais à réagir. Contre. Ou des fois pour.
Selon l'endroit.
L'anamorphose.
Je travaille en ce moment sur la récolte de souvenir de mai 68 à Lille, j'aime les histoires d'infiltrations de groupes par d'autres, les manipulations de l'opinion, le spectaculaire occultant le quotidien, une voiture brûlée cachant de sa fumée les problêmes posés... "Avec l'interdiction d'être masqué, on verra enfin, à visage découvert, les types des renseignements généraux retourner les voitures, histoire de durcir l'image du conflit et faire basculer la majorité silencieuse dans un rejet de la violence executé par les grévistes.."
Le problême de la cagoule interroge tout un pan de faits, d'idées, d'opinions. Pour moi il est à la base même d'une réflexion poussée, à pousser, sur l'apparence, le paraitre, la représentation du mal, la stigmatisation d'un mal clairement reconnaissable et un retour à un monde clair. Un ruisseau clair où d'un côté coule Le Bien, de l'autre, le Mal.
Deux axes.
Et le spectacle de sa lutte.
En étendant sur le fil à linge les cagoules, mon esprit continuait à fonctionner, je revenais au texte, au code... "Tout participant à une manifestation publique, en dissimulant volontairement son visage dans le but de ne pas être identifié, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de 5ème classe : 1.500 euros. En cas de récidive dans un délai d'un an, l'amende peut être portée à 3.000 euros". Michèle Alliot-Marie, qui, après avoir exprimé son intention d’interdire les cagoules, avait lâché : "Ceux qui manifestent pour leurs idées ne dissimulent pas leurs visages"...
D'où l'existence de l'isoloir.
Porter un masque contre la grippe porcine est-il un signe que la personne se protégeant est une activiste écologique?
Une manifestation de femmes voilées devient, de fait, interdite?
Le carnaval de Dunkerque sera-t-il une manne financière pour les forces de l'ordre?
Appeler une société "Le ruisseau clair" est-il un masque? (mais nous quittons là la sphère de la "manifestation publique"...)
Sphère dans laquelle je tombe lorsque, dans le cadre de l'exposition, des sorties sont organisées cagoulées. Je suis dans une manifestation culturelle publique...
Autre chose, l'emploi fréquent de lacrymogènes lors des manifestations, transforme aisément un passant remontant son cache-nez en "un participant dissimulant volontairement son visage dans le but de ne pas être identifié".
La porte est ouverte.
A n'importe quoi.
Et on referme rarement les portes ouvertes.
La barbe, non?
Fort heureusement, grace aux photos prises par les médias des "casseurs" désormais non cagoulés, ceux-ci pourront payer l'amende grace au droit à l'image, facilement obtenable si la photo est prise dans une situation dite "préjudiciable".
A moins que la presse ne rajoute un bandeau d'anonymat sur le visage des troubles faits.
J'essayais en vain de cerner une réponse qui à chaque fois m'échappait, saisir et me positioner c'était le réduire. Le reduire à une image, un point de vue. C'était comme reduire un type en cagoule, je ne pouvais pas, il y a de la nuance dans la cagoule, et pour moi ça allait du commandant Marcos se protégeant de la grippe porcine mexicaine en passant par les cagoulés blanc du KKK, ou alors le GIGN.
Et Fantômas.
Oh mais là on entre dans la Fiction.
Rien à voir avec le Réel.
Intentions dévotes
Groupe du 3 mai. Intervention lettrée. Au sol. Au pied de la lettre, les jambes du porteur. Une lettre par tête.
Les sortir toutes. Toutes les lettres déjà existantes du projet "Niveau zéro de l'écriture". Une cinquantaine. Le lecteur prendra de la hauteur.
Et les mots, d'abord écrits sous contrainte (mégaphone dictée), se libéreront grâce à l'indépendance tentée des lettres mêmes.
La question du silence se posera.
Comme depuis le début, le port de la cagoule sera également interrogé dans cette manifestation. Culturelle d'accord. Mais "manifestation" au pied de la lettre. Donc répréhensible par le texte faisant loi.
Dois-je, si je m'expose, revendiquer. Et si je pose et revendique à quoi donc m'expose-je?
L'expression à venir, dans ce contexte, va s'en trouver réduite à des considérations purement esthétiques, si dire expose l'auteur. Non masqué. Quid aussi de la littérature engagée?
Quid de la représentation de l'auteur? L'auteur est mort, écrasé par une camoinnette de blanchisseur. Qui de l'incarnation? L'incarnation de l'idée (majuscule?) ou du verbe (majuscule?). Hagiographie politique? Qui porte le texte? Qui l'écrit? Quid de l'inspiration? Quid des motivations? Doit on passer obligatoirement par l'image du chef, d'un représentant (responsable) ou alors fournir un engagement anonyme (indéfinissable)? Quid de la diabolisation?
Quo vadis?
Maison folie de moulins, dimanche 3 mai, à partir de 15h.On jouera avec des lettres, une sorte de scrabble géant, avec le monde comme plateau de jeu. En sachant qu'un mot bien placé peut compter triple. En sachant que tout mot posé révéle un peu l'auteur, exposé. En sachant qu'un mot est composé de lettres, autonomes. Qu'une phrase est composée de mots, autonomes. Et que tout ça, mis bout à bout, cousu au sortir de nos bouches d'ombres, forme un sens. Combien de mots, encore manquants, faudra-t-il inventer pour voir autrement?
Les sortir toutes. Toutes les lettres déjà existantes du projet "Niveau zéro de l'écriture". Une cinquantaine. Le lecteur prendra de la hauteur.
Et les mots, d'abord écrits sous contrainte (mégaphone dictée), se libéreront grâce à l'indépendance tentée des lettres mêmes.
La question du silence se posera.
Comme depuis le début, le port de la cagoule sera également interrogé dans cette manifestation. Culturelle d'accord. Mais "manifestation" au pied de la lettre. Donc répréhensible par le texte faisant loi.
Dois-je, si je m'expose, revendiquer. Et si je pose et revendique à quoi donc m'expose-je?
L'expression à venir, dans ce contexte, va s'en trouver réduite à des considérations purement esthétiques, si dire expose l'auteur. Non masqué. Quid aussi de la littérature engagée?
Quid de la représentation de l'auteur? L'auteur est mort, écrasé par une camoinnette de blanchisseur. Qui de l'incarnation? L'incarnation de l'idée (majuscule?) ou du verbe (majuscule?). Hagiographie politique? Qui porte le texte? Qui l'écrit? Quid de l'inspiration? Quid des motivations? Doit on passer obligatoirement par l'image du chef, d'un représentant (responsable) ou alors fournir un engagement anonyme (indéfinissable)? Quid de la diabolisation?
Quo vadis?
Maison folie de moulins, dimanche 3 mai, à partir de 15h.On jouera avec des lettres, une sorte de scrabble géant, avec le monde comme plateau de jeu. En sachant qu'un mot bien placé peut compter triple. En sachant que tout mot posé révéle un peu l'auteur, exposé. En sachant qu'un mot est composé de lettres, autonomes. Qu'une phrase est composée de mots, autonomes. Et que tout ça, mis bout à bout, cousu au sortir de nos bouches d'ombres, forme un sens. Combien de mots, encore manquants, faudra-t-il inventer pour voir autrement?
Fiat liber!
Je m'expose. Et questionne le livre. En tant qu'écrivain. Editeur aussi.
L'agir de l'écrire. L'agir du dire. L'agir d'éditer. L'agir de lire.
J'aime cette phrase finale dans un article reçu aujourd'hui, en lien avec l'exposition:
«Cette convocation avait évidemment pour objectif d’établir un lien entre ce livre et la sombre “affaire des caténaires”.»
"Etablir un lien"... là est le début de toute histoire, de toute fiction! Et pour moi "diction directe" n'est que ça: me placer en deça du sens, mais poser déjà tous les liens à venir, les poser sans les établir... et jouer avec la lecture, fournir les éléments de construction de la phrase, sans les ordonner, sans leur donner une forme préexistante, la mienne, finie, et pourtant être là déjàn au commencent, avant le verbe... être présent, là, dans le lieu d'exposition, lieu scénique s'il en est... laisser chacun libre dans cet espace-livre, livré, libre de faire son chemin de sens et le formuler comme il l'entend, là, en lui...
La polémique se poursuit et les frontières de la responsabilité du sens sont titillées:
"Les éditeurs affichent leur solidarité avec Eric Hazan.
Dans une tribune publiée dans l’édition du 21 avril du journal Le monde, 18 éditeurs et un libraire soutiennent le directeur de La Fabrique, auditionné le 9 avril par la sous-direction de l’antiterrorisme de la police judiciaire.
«Pour nous, l’édition est avant tout un espace de liberté.?La question n’est pas d’être d’accord ou non avec les thèses du “comité invisible”.?La question, c’est, très simplement, celle de la liberté d’expression, aujourd’hui gravement menacée en France par les représentants de son Etat, au nom d’une conception dévoyée de la lutte contre le terrorisme.» Dans une tribune publiée dans l’édition du Monde datée du 21 avril, 18 éditeurs et un libraire apportent leur soutien à Eric Hazan, entendu comme témoin par la sous-direction de l’antiterrorisme, le 9 avril, dans le cadre de l’enquête sur Julien Coupat.
Motif de cette convocation: le directeur de La Fabrique est l’éditeur de L’insurrection qui vient, signé du Comité invisible, et dont la police attribue la paternité à Julien Coupat, soupçonné d’être le leader d’un mouvement «d’ultragauche» et d’être à l’origine de dégradations contre des lignes de TGV.
Dans cette tribune intitulée «De l’affaire Coupat à l’affaire Hazan? Au nom de la luttre contre le “terrorisme”, la liberté d’expression est menacée», les signataires protestent contre l’audition d’Eric Hazan par l’antiterrorisme : «Cette convocation avait évidemment pour objectif d’établir un lien entre ce livre et la sombre “affaire des caténaires”.»
Rédigé par François Gèze (directeur des éditions La Découverte), le texte a été signé par Patrick Beaune (Champvallon), Laurent Beccaria (Les Arènes), David Benassayag (Le point du jour), Olivier Bétourné (Albin Michel), Teresa Cremisi (Flammarion), Bernard Coutaz et Frédéric Salbans (Harmonia Mundi), Gilles Haéri (Flammarion), Marion Hennebert (L’aube), Hugues Jallon (La Découverte), Joëlle Losfeld (éditions Joëlle Losfeld), Anne-Marie Métailié (Métailié), Françoise Nyssen (Actes Sud), Paul Otchakovsky-Laurens (P.O.L), Jean-Marie Ozanne (Folie d’encre), Yves Pagès (Verticales), Rémy Toulouse (Les prairies ordinaires), Michel Valensi (L’éclat).
Groupe du 26 Mars
Echos
A l'endroit même ou les vidéos des commandos sont projetées, il y a le fantôme persistant, pour moi et sans doute pour d'autres, des vidéos de l'expo passée, juste avant.... Autour de Serge Gainsbourg. Un film noir et blanc, "Les Livres de ma vie" Émission Bibliothèque de poche. Réalisation Yannick Bellon. Présentation Michel Polac. France, 1968, 20 minutes. Gainsbourg se remémore les ouvrages qu'il a particulièrement appréciés. Sa bibliothèque.
Puis une chanson... jamais entendue, chantée une fois... "Les mots inutiles"... chanson inédite, interprétée lors de l'émission télévisée. "Ce soir à Vienne 24/06/1961." Pays de l'Est. D'après Sebastien Merlet, elle date de 56, des fois se nomme "Vienne à Vienne"...
Les mots sont usés jusqu'à la corde
On voit l'ennui au travers
Et l'ombre des années mortes
Hante le vocabulaire
Par la main
Emmène-moi hors des lieux communs
Et ôte-moi de l'idée
que tu ne peux t'exprimer
Que par des clichés
Dans mes rêves tu ne parlais pas
Simplement tu prenais mon bras
Et tu voyais à mon sourire
Qu'il n'était rien besoin de dire
Il vaut mieux laisser au poète
Le soin de faire des pirouettes
C'est très joli, oui dans les livres
Mais tous ces mots dont tu t'enivres
Ces mots sont usés jusqu'à la corde
On voit l'ennui au travers
Et l'ombre des années mortes
Hante le vocabulaire
Par la main
Emmène-moi hors des lieux communs
Et ôte-moi de l'idée
que tu ne peux t'exprimer
Que par des clichés
Dans mes rêves tu ne parlais pas
Simplement tu prenais mon bras
Et tu voyais à mon sourire
Qu'il n'était rien besoin de dire
Les mots d'esprit laissent incrédule
Car le cœur est trop animal
Mieux qu'apostrophe et point-virgule
Il a compris le point final
Puis une chanson... jamais entendue, chantée une fois... "Les mots inutiles"... chanson inédite, interprétée lors de l'émission télévisée. "Ce soir à Vienne 24/06/1961." Pays de l'Est. D'après Sebastien Merlet, elle date de 56, des fois se nomme "Vienne à Vienne"...
Les mots sont usés jusqu'à la corde
On voit l'ennui au travers
Et l'ombre des années mortes
Hante le vocabulaire
Par la main
Emmène-moi hors des lieux communs
Et ôte-moi de l'idée
que tu ne peux t'exprimer
Que par des clichés
Dans mes rêves tu ne parlais pas
Simplement tu prenais mon bras
Et tu voyais à mon sourire
Qu'il n'était rien besoin de dire
Il vaut mieux laisser au poète
Le soin de faire des pirouettes
C'est très joli, oui dans les livres
Mais tous ces mots dont tu t'enivres
Ces mots sont usés jusqu'à la corde
On voit l'ennui au travers
Et l'ombre des années mortes
Hante le vocabulaire
Par la main
Emmène-moi hors des lieux communs
Et ôte-moi de l'idée
que tu ne peux t'exprimer
Que par des clichés
Dans mes rêves tu ne parlais pas
Simplement tu prenais mon bras
Et tu voyais à mon sourire
Qu'il n'était rien besoin de dire
Les mots d'esprit laissent incrédule
Car le cœur est trop animal
Mieux qu'apostrophe et point-virgule
Il a compris le point final
Groupe du 19 Mars
Le rendez vous était fixé à 19h, la consigne simple qui circule pas mal de bouche en bouche, "venez vêtus de noir, on fournit cagoules et lettres"... réunion impromptue, concertation, démocratie participative, un être, une voix, une lettre, ensemble nous sommes un mot... le consensus arrive et tombe sur "reve", on cherche les lettres dans l'atelier... saperlipopete, j'avais oublié, sur la passerelle de la maison folie un des deux "e" est coincé dans "exil"... on se resaisit rapidement, tant pis, on va faire "peur"... ouais on va faire "peur"... mais pas trop, parce que, en ce jour de grève, le port de la cagoule n'est pas entièrement légal.... y'a un vide juridique mais ipso facto la cagoule appelle le contrôle... et puis tout s'est bien passé, l'hélicoptère n'est pas sorti pour nous faire un peu de lumière... on a fait "peur", et des fois même ça "puer" la "peur" et les crottes de chiens du terrain vague rue de la plaine, la "pure" "peur" chorégraphiée... et "repu" on a fini au Derby pour écouter quelques chansons datées mais toujours appréciables.... surtout en live, en direct quoi...
pré-test à la littérature engagée
Vidéo d'intention. Individuelle. Un groupe, avec une force d'action phénoménale, agit. L'action brute. Pour au final rester dans la représentation.
18 mars
Salon du livre achevé, à paris. Le rendez vous des grands groupuscules de la pensée livrée. Et des moins grands.
Invité cette année le Mexique, pour ses belle p(l)ages. On notera le visuel du salon. Dans l'air du temps...
Sur la photo, on voit la petite maison jaune qui occupa le stand, dégorgeante de productions d'autres petites maisons, autonomes. La maison jaune est l'oeuvre de Céfêt, visible actuellement chez Mains d'Oeuvre...
La grande grande mode à Paris est le port du badge "Je lis "La princesse de Clève"".
Cela fait référence à cette citation datant de février 2006, à Lyon, où un type déclarait à des fonctionnaires :
« L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur 'La Princesse de Clèves'. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de 'La Princesse de Clèves'… Imaginez un peu le spectacle ! »
Même dans les grandes opérations comme celle-là, on peut lire des signes qui ne trompent pas...
Grenade
Je viens d'acheter une grenade sur le marché de wazemmes, en vente libre, elle vient de loin, par delà les pays de l'est, elle vient d'Iran, neuve, jamais utilisée, je vais la mettre dans l'atelier, sur ma table de travail, au vu et au toucher de tous... sans doute une once de provocation puisqu'ici ce n'est pas la saison...
PS: Pour éviter le jugement hâtif du "contenu répréhensible" ou l'amalgamme possible si une surveillance autour du mot "grenade" est faite sur la toile et scrute mécaniquement les renseignements généreux donnés par ce blog, venez visiter l'expo et constater que la grenade est mûre, prête à éclater... rouge.
PS: Pour éviter le jugement hâtif du "contenu répréhensible" ou l'amalgamme possible si une surveillance autour du mot "grenade" est faite sur la toile et scrute mécaniquement les renseignements généreux donnés par ce blog, venez visiter l'expo et constater que la grenade est mûre, prête à éclater... rouge.
Demandez le programme...
"DICTION DIRECTE" c/o DIMITRI VAZEMSKY
A LA MAISON FOLIE DE MOULINS
EXPOSITION du 14 mars au 3 mai.
Dans le cadre des expos BERLIN – PATCHWORK CITY
Visites: du mercredi au dimanche de 14h à 19h – entrée libre
à l’occasion de LILLE 3000
Diction directe - attentats poétiques (Moulins – Berlin 2009)
Touche-à-tout inventif, Dimitri Vazemsky est à la fois écrivain, plasticien, photographe… Du 14 mars au 3 mai, il installe ses grandes lettres rouges à la maison Folie et convertit l’ancienne brasserie de Moulins en atelier clandestin d’« écriture sur paysage ».
Son objectif : transformer le quartier en un livre ouvert, où les mots et les phrases viendront s’inscrire sporadiquement à l’occasion d’installations éphémères. Pour cela, il a besoin de vous… Alors engagez vous dans...
LES COMMANDOS D’« ECRITURE SUR PAYSAGE »
Pour prendre part à ce commando d’agitation poétique, rien de plus simple : inscrivez-vous au 03 20 95 08 82 et présentez-vous à la maison Folie à 19h, à la date choisie, entièrement vêtu de noir. Dimitri Vazemsky, le cerveau de Diction directe, vous recevra pour vous indiquer la marche à suivre. Les cagoules sont fournies.
L’objectif ? Ecrire mots et phrases en divers endroits du quartier à l’aide de grandes lettres mobiles en bois rouge, et composer ainsi d’inoubliables installations éphémères.
Commandos prévus les jeudis 19 et 26 mars et les mercredis 1er et 8 avril de 19h à 23h - gratuit
CARTES BLANCHES A DIMITRI VAZEMSKY
En lien avec Diction directe - attentats poétiques (Moulins – Berlin 2009), la maison Folie de Moulins donne carte blanche à Dimitri Vazemsky. Trois jeudis d’avril sont ainsi consacrés à un thème en lien avec l’écriture.
Ces soirées sont proposées en ENTREE LIBRE (la sortie, elle, l'est un peu moins...). Sur le principe d’auberge espagnole, venez avec un plat ou des vivres, à partager…
JEUDI 2 AVRIL, à 19h30 : Ecrire/Editer
Comment monter une maison d'édition autonome ? Quels sont les enjeux et les conseils techniques à suivre ? C’est à ces questions que la première soirée carte blanche est consacrée. Dimitri Vazemsky invite plusieurs éditeurs et auteurs.
L’occasion de dresser un état des lieux du paysage de l'édition en région et d’évoquer l’expérience de Nuit Myrtide, maison d’édition fondée par l’artiste en 2000…
JEUDI 9 AVRIL, à 19h30 : Ecriture et espace public
Depuis quelques années, à l’aide de grandes lettres rouges mobiles, Dimitri Vazemsky écrit sur les paysages. C’est ce qu’il nomme le « Niveau Zéro de l'écriture ». Lors de cette deuxième soirée carte blanche, il vous présente ce projet et d'autres en cours interrogeant également l'espace public comme lieu d'écriture. Venez découvrir le projet d'une phrase de 2 kilomètres de long écrite sur une plage du nord et prenez part à sa réalisation…
JEUDI 16 AVRIL, à 19h30 : Rencontre autour du projet Moulins - Berlin.
Dimitri vous convie enfin à une présentation de l’atelier clandestin d’écriture sur paysage constitué à la maison Folie. Un premier bilan des actions. Performances et projections au programme de cette dernière soirée carte blanche.
maison Folie de Moulins : 47-49 rue d'Arras à LILLE (métro Porte d’Arras)
Tél : 03 20 95 08 82 / accueilmfm@mairie-lille.fr
A LA MAISON FOLIE DE MOULINS
EXPOSITION du 14 mars au 3 mai.
Dans le cadre des expos BERLIN – PATCHWORK CITY
Visites: du mercredi au dimanche de 14h à 19h – entrée libre
à l’occasion de LILLE 3000
Diction directe - attentats poétiques (Moulins – Berlin 2009)
Touche-à-tout inventif, Dimitri Vazemsky est à la fois écrivain, plasticien, photographe… Du 14 mars au 3 mai, il installe ses grandes lettres rouges à la maison Folie et convertit l’ancienne brasserie de Moulins en atelier clandestin d’« écriture sur paysage ».
Son objectif : transformer le quartier en un livre ouvert, où les mots et les phrases viendront s’inscrire sporadiquement à l’occasion d’installations éphémères. Pour cela, il a besoin de vous… Alors engagez vous dans...
LES COMMANDOS D’« ECRITURE SUR PAYSAGE »
Pour prendre part à ce commando d’agitation poétique, rien de plus simple : inscrivez-vous au 03 20 95 08 82 et présentez-vous à la maison Folie à 19h, à la date choisie, entièrement vêtu de noir. Dimitri Vazemsky, le cerveau de Diction directe, vous recevra pour vous indiquer la marche à suivre. Les cagoules sont fournies.
L’objectif ? Ecrire mots et phrases en divers endroits du quartier à l’aide de grandes lettres mobiles en bois rouge, et composer ainsi d’inoubliables installations éphémères.
Commandos prévus les jeudis 19 et 26 mars et les mercredis 1er et 8 avril de 19h à 23h - gratuit
CARTES BLANCHES A DIMITRI VAZEMSKY
En lien avec Diction directe - attentats poétiques (Moulins – Berlin 2009), la maison Folie de Moulins donne carte blanche à Dimitri Vazemsky. Trois jeudis d’avril sont ainsi consacrés à un thème en lien avec l’écriture.
Ces soirées sont proposées en ENTREE LIBRE (la sortie, elle, l'est un peu moins...). Sur le principe d’auberge espagnole, venez avec un plat ou des vivres, à partager…
JEUDI 2 AVRIL, à 19h30 : Ecrire/Editer
Comment monter une maison d'édition autonome ? Quels sont les enjeux et les conseils techniques à suivre ? C’est à ces questions que la première soirée carte blanche est consacrée. Dimitri Vazemsky invite plusieurs éditeurs et auteurs.
L’occasion de dresser un état des lieux du paysage de l'édition en région et d’évoquer l’expérience de Nuit Myrtide, maison d’édition fondée par l’artiste en 2000…
JEUDI 9 AVRIL, à 19h30 : Ecriture et espace public
Depuis quelques années, à l’aide de grandes lettres rouges mobiles, Dimitri Vazemsky écrit sur les paysages. C’est ce qu’il nomme le « Niveau Zéro de l'écriture ». Lors de cette deuxième soirée carte blanche, il vous présente ce projet et d'autres en cours interrogeant également l'espace public comme lieu d'écriture. Venez découvrir le projet d'une phrase de 2 kilomètres de long écrite sur une plage du nord et prenez part à sa réalisation…
JEUDI 16 AVRIL, à 19h30 : Rencontre autour du projet Moulins - Berlin.
Dimitri vous convie enfin à une présentation de l’atelier clandestin d’écriture sur paysage constitué à la maison Folie. Un premier bilan des actions. Performances et projections au programme de cette dernière soirée carte blanche.
maison Folie de Moulins : 47-49 rue d'Arras à LILLE (métro Porte d’Arras)
Tél : 03 20 95 08 82 / accueilmfm@mairie-lille.fr
lundi 9 mars
Techniquement parlant...
Venez vêtus de noir, on fournit les cagoules...
Le 14 mars se rapproche. Dans quelques jours, nous prendrons possession des lieux: la brasserie haute de la Maison Folie de Moulins. Un camion maquillé d'un lys rouge aménera les lettres de la même couleur, l'alphabet est presque au complet. Symboliquement je pense l'achever là, puisqu'il faut jouer du symbole pour avancer. Le Niveau Zéro de l'Ecriture se met en place progressivement et il faut y voir là une étape cruciale de ce projet global (dont la réalisation d'une phrase de deux kilomètres de long sur une plage du nord reste le leitmotiv de toute cette agitation). Il est clair que nous pourrions agir directement, mais le facteur "Temps" est lui aussi un élément important que nous tenons, à travers la durée de ce projet, à mettre en avant. Son développement sera réellement durable. Sa réalisation non. Puisque la phrase, écrite, ne restera pas je crois. Pas plus d'un week end sans doute. De l'écrit éphémère. Plus une parole, sans doute...
Mais revenons à l'opération engagée " Diciton Directe". Sa genèse est récente. Sans doute le projet pyrénéen "poésie/poesìa" était avant coureur pour ce qui est de la création d'un groupe d'intervention: une lettre portée par un être. Le reste vient de ma pratique, du maniement des lettres dans chaque acte d'écriture sur paysage et de mes déplacements avec elles, sur l'épaule, ou sous le bras, le tout lié à une certaine jubilation, propre à cette posture de jeu langagier.
"Diction directe" est, avant toute chose, née d'une invitation. Un vent fort souffle de l'Est. Les sens sont en éveil. Je repense à cette vieille légende transylvanienne à la dent dure et aux canines éfilées: un vampire jamais ne s'introduit dans une maison sans une invitation. Dimitri Vazemsky allait pouvoir s'incarner, ici, dans la mélancolie de Moulins. Nous sommes en lisières du récit, les lettres rouges vont couler, liquides, sens, il faut leur trouver un projet, les inscrire dans un lieu, là où les décisons doivent se prendre sans que, pour autant, tout soit déjà joué.
L'espace est posé. La brasserie haute, avec son bout de cheminée parlant d'une révolution industrielle passée et traversant cet espace aux formes connues et reconnues: l'archétype de la maison, un cube surmonté d'un triangle. On me demande de choisir la couleur: Berlin ou Istanbul.
Et le projet se monte, d'escadrons lettrés. Berlin est choisi, intuitivement, sans doute pour les grosses lettres rouges ayant traînées pendant des années dans la cour du Tacheless, et puis cette histoire de mur. Et sa chut... Le reste est silence.
Mes lettres en bois rouges, ma casse d'imprimeur sur paysage, sont prêtes depuis le début, anticipant la chute de tous les murs. Le graffiti sera mort, mes lettres vivront encore. Mes lettres sont leur propre support, elles se posent, ici ou là, murs ou pas. Le graffiti est dépendant d'un appui. Mes lettres tiennent debout. L'avénement de l'"Aux mots erectus".
Toujours est-il que, dans mon esprit vague, se sont mélangés plusieurs ingrédients donnant cette combinaison: "Diction directe, attentats poétiques (berlin-moulins 2009)". Et puis moi je fais dans la linguistique, j'interroge la place de du langage dans l'espace public, détournant des codes publicitaires (les grosses lettres) pour poser des actes gratuits, un éclat de poésie dans le meilleur des cas, rouge dans le paysage. Interrogeant sans apporter de réponses claires, loin des référents directs hurlant la marque déposée. Me jouant d'un médium qui n'est pas le mien.
Genre.
Genre
...et puis aussi je crois que je m'interroge sur la façon dont on utilise le langage, non plus pour dire des choses, mais uniquement pour communiquer.
Et ça je ne sais pas si c'est bon.
Alors je m'interroge.
Dans Shakespeare, quand le langage en arrive à ce stade, la tragédie est posée. L'idée aussi qu'à trop user de mots creux, gonflés à l'hélium, on en arrive à un constat d'impuissance de toute discussion. La fin de l'échange. Le début de l'action. Cette lisière-là me questionne aussi. Toujours. Celle de l'engagement de l'écriture.
(Je répéte, je n'ai pas dit "l'engagement de la littérature")
Ecrivain à la base, je suis passé d'une démarche d'écriture traditionnelle, crayon & clavier, à celle de la circulaire. La scie circulaire. Je découpe des lettres lourdes et volumineuses qui prennent des plombes à installer pour écrire un seul mot bien placé dans le paysage.
Mon mot est plus visible. Mais il reste silencieux.
Là où par la prolifération linéaire de mots juxtaposés comme je le fais ici je peux m'expliquer plus en profondeur et entamer une individuation. De l'autre côté, dans cette unicité du "gros" mot posé, je travaille un signe qui ne fera lien que par son sens communs, son consensus...
Deux mouvements s'opposent.
Ou se posent, l'un à côté de l'autre.
Mais il est tard, je me relirai demain...
Groupe du 14 mars 2009
La date de l'opération est posée. 14 Mars 2009.
S'exposer. Enfin. Aux yeux de tous.
Un atelier clandestin.
De typographe urbain.
à visiter...
Comment engager la littérature dans le quotidien?
Lire (autre chose) et dire (autre chose que ce que l'on veut peut-être nous faire dire...)
est devenu un acte de résistance...
mais on vous en dit plus bientôt...
et directement!
En espérant que vous rejoindrez ce mouvement engagé.
L'atelier clandestin se cachera dans
la Maison Folie de Moulins, du 14 mars
et cela jusqu'à son démentellement complet, début mai...
Venez partager de grands moments de complicités,
et par votre présence, inscrivez vous dans un processus
non encore écrit, et n'attendant que vous...
...vous, voyeur ou acteur?
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