L'entre scène...

Aujourd'hui, jour de printemps tardif, soleil occulté par des nuages, vents froids, on est dans le printemps nominativement mais le froid est d'une autre saison, cela joue-t-il sur mes pensées?
Je repense à l'exposition (qui jamais ne se clôture avec la fin programmée, et débute toujours bien avant le vernsissage ou même l'installation...) Ce lieu de discours est étrange avec sa part d'occultation ( le clan des cagoules, le parti pris d'occulter l'individu pour dire une chose le dépassant...) mais une fois dans l'atelier (présenté comme "clandestin") là je m'y expose.
A moitié.
Doucement.
Posant des signes.
Jouant avec des indices, qui un à un, ouvre un chemin vers une grille.
De lecture.

Entre diction et action. L'action est effective mais séjourne néanmoins dans la réprésentation. Vidéo #1 (Pré-test): un groupe armé de lettres se prépare à l'action, agissent pour au final écrire "Boum". L'action est effectuée. Mais le résultat n'est pas une explosion. Pas réelle. Mais son image.
J'aime à penser que le lieu touché, à travers cette action, est purement un lieu d'EXPOSITION. Je m'expose. Je m'y expose. Simplement parce que je m'y représente, sans intervenir sur le réél vraiment (les éléments posés restent en place et ne sont en aucun cas modifiés après l'action, à la différence du Tag ou Graff je récupère les lettres après... aucune trace d'intervention liée au passage dans le réel, pas de papiers de bonbons laissés, salle d'expo vidée, espace vierge rendu...), seul des carnets se sont chargés de ce passage, des carnets et des mémoires.

Je ne suis plus dans un rapport direct à "l'autre scène", travaillant plutôt "l'entre-scènes", qui quoi qu'il en est reste dans tous les cas une "autre" scène. Mais moins localisée. Moins externalisée. Pas de tableau. Pas d'image. Pas de planches de théâtre... Je ne pose pas un leiu en bout de piste (ça ce serait "l'autre scène") mais le mouvement entre un point et un autre. C'est ce mouvement qui devient "spectacle". Je travaille non pas sur la présentation d'"objets", mais sur l'espace entre chacun et son chargement de sens invisibles, lisibles, invus, obvies ou obtus.

Deux fantomes viennent d'émerger sur les remparts de ma pensée... "Remember me!"
L'un s'est fait renversé par une camionette de blanchisseur.
L'autre a fait le saut dans le vide. Et par ce biais aussi, l'a exposé.

La cagoule représente l'occultation pour une intervention dans l'espace public, temps limité, actions réglementées, mots réduits: on est dans le peu, dans une communication visant la compréhension immédiate (publicité avec un référent clair et commun). Obligation de se réduire.

Se réduire: premier pas dans la fiction de soi.
Toute écriture débute avec une paire de ciseaux.

Cut-up.
Cut up yourself.

L'atelier est un premier pas vers l'intime, à travers les traces laissées de l'action préparée, là visibles sur le bureau, les éléments sont là, épars, le travail d'ecriture est lointain puisque la narration n'est pas inscrite, linéairement dans l'espace, les liens entre chaque objet sont à reconstruire par le lecteur. Je n'ai rien écrit. Juste positionner les éléments. Théorie des particules.
Le lecteur agglomère les particules. Vise la molécule. L'orbite des électrons agités par l'esprit du lecteur rencontre d'autres champs d'électrons proches par le sens, pas obligatoirement l'espace: un molécule composée de ces éléments à énérgie commune est fabriquée.

L'antichambre derrière l'atelier (l'arrière cuisine) avec la biographie, des éléments choisis de la vie de l'auteur, fournissent la matière à la construction d'un personnage. Biaisé. Ici l'optique biographique est celle d'une relecture de ma propre vie avec l'oeil avisé d'un lecteur à la recherche de renseignements généreux, une grille de lecture tronqué: le but étant de trouver dans mon passé tout ce qui pourrait "faire preuve". Une photo de moi au Kurdistan avec la kalashnikov. Un sac de berger crétois exposé, présent sur la phot, preuve matérielle en ma possession justifiant l'image. Vieux pochoirs. Un article de Nord Eclair sur l'attentat poétique du 11 septembre 2003 me décrivant comme une "sorte de Ben Laden Local". 2 ans en Irlande, dans le Connémara, près des camps d'entrainement de l'IRA... Une photo de moi jeune avec le portrait de Mao derrière moi (environnement familial comme justification) plus une cassette d'un tribunal populaire des houillères en 70 où mon grand-père à côté de Jean Paul Sartre intervient à la tribune pour témoigner de sa silicose.
Un dessin de moi, exécuté à 6 ans (le dessin, pas moi), représentant un homme masqué portant un baton de dynamite. Tout est là déjà. Les cagoules. Le "boum". Comme pour justifier les lois de pistage dès la maternelle.
Et donner un tour d'écrou supplmémentaire: sur la ceinture du personnage on lit un "Z".
"Z" comme "zorro".
Plus haut un dessin de Robin des bois, et le Roi Jean, des sacs d'or pleins les mains. Le Roi Jean comme représentant du Monde de la Finance. Robin des bois, la personification de la justice sociale.

"Remember me!"

"Something is rotten in the state of Denmark"
Là je suis dans l'autre scène, celle d'Elseneur.

Remonter à la source. Zorro. Robin. Figures littéraires pemettant la reconaissance des penchants. La littérature comme petit pont vers le réél. Ingérence. "Les aventures de Robin des Bois" au même titre que "L'insurection qui vient" est une "autre scène" agissant comme un espace d'expositon ET de construction de l'individu. Dessiner Robin des bois ou Zorro a 6 ans, c'est s'exposer. Nous sommes là, bien entendu, en présence d'un enfant aux penchants "ultra-gauchiste-anarcho-autonome".

Stigmatisation.
(Reduction entamée. Création littéraire d'un personnage. D'un groupe homogène. Un entité réduite par un signe de reconnaissance: la plaie. Les marques. )

Quand commence-t-on à stigmatiser, quand s'applique la pratique de la réduction, la fermeture de toute ouverture, la chose réduite est réduite, ne reste pas ouverte, un blocage empêche la suite de la construction...

Le cartel au bas du tableau venait subitement de clore ma perception sensible du tableau, j'avais le nom du peinture. la référence. J'avais...

La main mise.

Midas.

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